LENDEMAIN DE BIZUTAGE .
- Le 28/10/2019 à 17:40
- 0 commentaire
Cela vous ai déjà arrivé, de vous réveiller avec une gueule de bois démentielle sans avoir pourtant bu la veille?
Vous savez, avoir une sensation âpre dans la bouche et les yeux encore rougis, le dos qui vous fait mal et le crâne raisonnant des caissons de basse comme si vous étiez encore dans une salle techno de la boîte de nuit locale… Ce matin, c’est un peu ce que je ressens. J’ai le sentiment encore de m’être fait prendre par une douzaine de gars et cela sans qu’on puisse les punir car j’ai donné l’image du gars qui voulait bien. Je pense que c’est ce que doivent ressentir les joueurs de l’OM aujourd’hui. J’espère même car, quelque part, leur consentement hier m’a légèrement agacé.
Rappelez-vous, il est 21h et les 22 acteurs entrent sur le terrain de Parc des Princes. Parisiens comme Marseillais, ils sont tous prêts à en découdre. Les Phocéens semblent même habités d’une volonté de rentrer dans leurs rivaux dès le début de la rencontre… Oui mais tout cela a volé en éclats après le premier but parisien. Et aujourd’hui, je voudrai pointer le dysfonctionnement criant de notre équipe. André Villas Boas nous a présenté une équipe de joueurs de ballons, certes, mais pas une équipe qui ne voulait surtout pas perdre. Je n’ai jamais vu dans le regard des Marseillais, une étincelle de rébellion, le prémisse d’une révolte. Rien. J’ai même vu Bouna Sarr aider son homologue qatari à se relever lors d’un contact. On pourrait dire “c’est bien, c’est bon esprit…” Oui mais non. Je ne dis pas qu’il faille les découper “à la Di Méco” à chaque contact mais un peu d’orgueil Messieurs! Au moins sur le terrain, faites en sorte d'être concernés par ce match. Vous représentez l’Olympique de Marseille, la région du football français par excellence, vous représentez les millions de supporters à travers la France ou à travers le monde entier. Et n’en déplaise à Monsieur Villas Boas pour qui ce n’était pas un match si particulier, pour nous il l’était. Il serait temps que les dirigeants, entraîneurs et joueurs de l’OM réalisent où ils sont et qui ils représentent. Ils portent tous un écusson sur le maillot mais nous nous l’avons dans la peau. Il est inconcevable qu’ils puissent autant nuire à notre symbole. Vous jouez contre Paris, même si toute la classe footballistique clame haut et fort que ce n’est plus le même niveau, vous devez respecter les gens qui vous soutiennent tous les jours, toute l’année, qu’il pleuve ou que ce soit la canicule. Hier l’équipe parisienne semblait inatteignable mais si nous les avions un peu “brutaliser”, le score n’aurait peut-être pas évolué aussi vite en première mi-temps mais en tout cas l’honneur aurait été là. Cet honneur a tellement fait défaut hier que j’ai même eu du mal à me regarder dans la glace ce matin en me lavant les dents. Et pourtant, je n’étais pas sur le terrain, moi! Comment se sentent les Payet, Sarr, Strootman, Lopez et consort?
Par ailleurs, voici un argument qui montre que le fossé entre nos équipes n’est pas que sur le talent mais aussi sur l’implication et le respect des supporters. Paris n’est pas invincible, Reims et Rennes nous l’ont prouvé cette année, Guingamp et Strasbourg aussi l’année dernière. Mais voilà, Paris sait très bien qu’une défaite contre nous serait mal pris par leur fans, que l’équipe se fait un plaisir d’être impliquée à 200%. Chez nous, le constat est amer. Aucune envie de détruire cette série si dégueulasse chez l’ennemi parisien dans les rangs olympiens. Ça me dégoûte, moi qui vit en région parisienne. Je croise tous les jours des autocollants parisiens sur les murs des collèges, des cités, des lycées. Certains de mes amis les supportent aussi… Ce n’est pas évident d’exister et de résister mais par fierté c’est toujours plus simple. Cependant, lorsqu’un match te renvoie l’image de onze chèvres incapables de se remettre en question, je vous assure que le lendemain c’est compliqué de rester droit et sûr de soi dans la rue.
Alors, voilà, le match est passé, Monaco arrive ce mercredi et ensuite on enchaîne Lille et Lyon. Ces deux derniers matchs sont très importants mathématiquement. Lille est un concurrent direct et Lyon reste un rival qui ne doit pas pouvoir venir chez nous et nous manquer de respect. Oui, nous avons ces matchs qui arrivent… Mais en attendant, ce que j’ai vu hier reste difficile à accepter.
Voilà, ce matin j’ai eu l’impression d’être en première année d’une école supérieure où j’aurai subit les diverses étapes d’un bizutage de mauvais goût. Je me sens sale. Non pas parce que nous avons encore perdu mais plus par la facilité de nos adversaires de nous la mettre bien profond et, “cherry on the cake”, ils se sont même donnés le luxe de jouer les yeux fermés en deuxième mi-temps. Les Olympiens n’ont existé que 10 minutes réellement et ensuite se sont laissés faire, avec le sourire même pour quelques uns d’entre eux. Alors, j’en veux à AVB d’avoir sous estimé l’importance de ce match pour nous, les vrais. J’en veux aux joueurs de ne pas s’être révoltés, quitte à créer un simulacre de bagarre. J’en veux à McCourt et Eyraud d’être encore là et de laisser le club se ridiculiser aux yeux de tous. Et j’en veux beaucoup à MBappé d’avoir célébré son but de la sorte… Il a de la chance que Gignac, Boli, Pardo ne sont plus sur le terrain, le jeune attaquant de l’équipe de France aurait sûrement eu du mal à terminer le match. Je n’incite en aucun cas à la violence, attention, je n’ai pas envie de voir un joueur blessé, ce n’est pas mon objectif. Mais je pense qu’un peu d’humilité ne fait pas de mal et que si certains ont perdu cette qualité, il y a normalement des façons de la rappeler à leur bon souvenir…
Rédacteur : El Calon
Vous devez être connecté pour poster un commentaire