MHSC - OM : L'analyse tactique !
- Le 11/04/2021 à 20:22
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Apres le match nul (3-3) ramené de Montpellier en finissant le match à 10 contre 11 suite à l'expulsion de Caleta-Car, nous vous proposons l'analyse tactique détaillée de la rencontre.
Le tableau noir de Jorge Sampaoli
Au coup d’envoi, on remarque un changement dans l’approche tactique du technicien argentin. Lors des rencontres précédentes on avait un schéma dans lequel D.Payet et F.Thauvin se répartissaient territorialement l’animation offensive derrière A.Milik. Ce soir, D.Payet débutait la rencontre plus haut, aux côtés de A.Milik avec F.Thauvin en soutien.
J.Sampaoli réitère sa confiance à Alvaro comme joueur central de sa ligne de 3, flanqué de L. Balerdi et de D. Caleta Car qui retrouvait sa place.
Mandanda (C)
Balerdi - Alvaro - Caleta Car
Lirola Kamara Gueye L.Henrique
Thauvin
Payet Milik
L’animation défensive
On avait dit lors de l’analyse face à Dijon le week-end dernier que le rôle central d’Alvaro pour contrôler la profondeur n’avait pas pu convaincre au vu de de la faiblesse offensive du club bourguignon. Force est de constater que face à une équipe très verticale comme Montpellier, cela n’a pas été une réussite. Pour conserver un bloc compact, les défenseurs marseillais doivent jouer haut afin de ne pas laisser des espaces libres de 20 mètres entre les lignes. Dès lors, il faut prendre une décision, s’aligner pour mettre l’adversaire hors jeu ou conserver un joueur légèrement en retrait pour couvrir la ligne. C’est la première option qui est choisie par le club olympien, et malheureusement 2 buts sur 3 ce samedi sont concédés sur des ouvertures montpelliéraines dans le dos de la défense. Le manque de réactivité de S.Mandanda sur les sorties hors de sa surface combiné aux mauvais alignements de la défense centrale ont condamné les espoirs de victoire marseillaise en terre héraultaise.
Illustration sur l’ouverture du score de Andy Delort
Les 3 défenseurs marseillais ne sont pas alignés. Alvaro est en couverture et suite à l'appel en profondeur d’A.Delort, il décide de jouer l'alignement pour tenter de le mettre hors jeu.
Le timing n'était pas bon pour l’alignement défensif et A.Delort se retrouve donc avec un boulevard face à lui.
Le manque de réactivité de S.Mandanda couplé à une vitesse de pointe peu élevée permettent à A.Delort de conclure de fort belle manière.
Schéma similaire pour le premier but de G.Laborde
Malgré les menaces de jeu long dans le dos de la défense, absence total de pressing sur le meneur de jeu reculé J.Ferri qui a tout son temps pour allonger le jeu et trouver G.Laborde.
Un alignement défensif très approximatif qui laisse toute liberté à G.Laborde
Seul face au but, G.Laborde ajuste S.Mandanda
L’animation offensive
La sortie de balle
En phase offensive, les marseillais posent le jeu. Lorsqu’ils récupèrent le ballon, ils tentent de contrôler le tempo du match par un jeu de possession.
Pour mener à bien ses offensives, l’OM s’attelle à sortir proprement le ballon. P.Gueye est la pierre angulaire de cette phase de jeu. B.Kamara quant à lui est positionné en tant que relai plus haut sur le terrain.
P.Gueye décroche pour offrir à S.Mandanda une solution de relance. Étant le joueur libre, il a de la liberté pour se retourner et conduire le ballon.
B.Kamara est positionné plus haut sur le terrain, un relais pour le porteur de balle P.Gueye. Toucher B.Kamara par une passe permet d'éliminer 2 joueurs montpelliérains. B.Kamara a lui aussi la liberté pour se retourner et se mettre face au jeu pour porter l’offensive marseillaise.
La structure de jeu
Couche sur le tableau noir en 3-4-1-2, le modele de jeu en phase offensive se rapproche plus d’un 3-1-4-2 voir un 3-1-3-3 lorsque avec des pistons tres hauts comme a leur habitude et un D.Payet mobile entre les lignes. P.Gueye quant à lui joue le rôle de sentinelle devant le trio défensif, permettant a B.Kamara de se projeter pour accompagner les offensives olympiennes. De ce fait, on retrouve la mentalité de J.Sampaoli “4 qui défendent, 6 qui attaquent”.
On voit bien ici P.Gueye dans ce rôle devant la défense, B.Kamara à la hauteur des créatifs D.Payet et F.Thauvin. Les pistons sont quant à eux à la hauteur de A.Milik.
En deuxième mi-temps, on a vu cette structure de jeu évoluer afin de permettre à F.Thauvin de se retrouver dans une position plus familière pour lui. L'équipe prend alors la forme d'un 3-4-3 (déclinable en 3-2-5 selon la hauteur des pistons) avec D.Payet à gauche de A.Milik et F.Thauvin à droite, occupant même parfois l’aile, permettant a P.Lirola d’attaquer le demi espace droit. Ainsi, les 5 couloirs de jeux sont occupés (l’aile gauche, le demi espace droit, le couloir de jeu central, le demi espace gauche et l’aile gauche).
Les 5 couloirs de jeu sont occupés. F.Thauvin occupe l’aile droit (5) et P.Lirola attaque le demi espace droit (4).
Les décrochages de A.Milik
Frustration ou consignes tactiques, on a souvent vu A.Milik décrocher pour aider ses coéquipiers à la création. C’est d’ailleurs de l’un de ses décrochages que vient le premier but olympien.
L’intelligence de B.Kamara sur cette action est remarquable. Il vient occuper la zone laissée libre par l’attaquant polonais. Ainsi il crée un relai pour le polonais qui arrive lancé.
A.Milik, B.Kamara se projette pour prendre sa place.
Le jeune marseillais se propose comme un relais vertical à l'offensive marseillaise. A.Milik a donc la liberté, par un appel tranchant, d'attaquer l'espace pour se retrouver en 1vs1 face à V.Hilton
A.Milik peut donc jouer son 1vs1 avec V.Hilton avant de conclure magistralement.
Attaque de la surface adverse
Après avoir trouvé un relai intérieur, l’objectif est de trouver un piston, de préférence P.Lirola. Un joueur attaque le premier poteau, le deuxième l’axe, le troisième s’occupe du deuxième poteau. Enfin le piston opposé au centreur vient fermer l’action en bout de surface. Le milieu qui se projette (B.Kamara ou P.Gueye) se positionne à l'entrée de la surface pour jouer le deuxième ballon.
Sur cette action typique du jeu marseillais, on voit bien que chaque joueur a une zone précise à attaquer, le premier poteau, le point de penalty et le deuxième poteau.
Suite à l'image précédente, on voit bien que toutes les zones sont occupées par les marseillais, L.Henrique venant fermer en bout de surface et B.Kamara se positionnant en entrée de surface pour jouer le deuxième ballon.
Cette situation se reproduit d’ailleurs sur le but de P.Gueye. Suite à la récupération haute du ballon, l’OM attaque la surface selon son schéma habituel.
Le schéma classique est respecté, c’est P.Gueye qui s’est projeté pour accompagner l'offensive. Suite au modèle de jeu imposé par J.Sampaoli, P.Gueye va rester en entrée de surface pour jouer le deuxième ballon.
Grâce à son positionnement judicieux, P.Gueye est maintenant libre de jouer le deuxième ballon et marquer son seconde but de la maison.
L’adaptation à 10 contre 11
Suite à l'expulsion de D.Caleta Car, J.Sampaoli fait appel à Lucas Perrin pour remplacer L.Henrique. L'entrée en jeu du joueur formé à l’OM s’accompagne d’un changement tactique avec un passage en 4-4-1, en essayant d’avoir le bloc le plus compact possible.
Changement tactique en 4-4-1 suite à l'expulsion de D.Caleta Car.
F. Thauvin et D.Payet ayant des difficultés à défendre sur la largeur pour harceler les excentrés montpelliérains, l’OM passe parfois en 5-3-1 avec B.Kamara qui intègre la ligne défensive afin de mieux se protéger des centres qui se multiplient.
D.Payet et F.Thauvin ont des difficultés à défendre sur la largeur. L’OM bascule alors en 5-3-1, B.Kamara intègre la ligne défensive, pour se protéger des centres montpelliérains.
Une rencontre particulière à analyser, tant encourageante que frustrante. Elle démontre qu’il reste du chemin à parcourir pour nos olympiens mais les idées de jeu sont de plus en plus lisibles et interprétées par les joueurs. Alors qu’il ne reste que 6 matchs au programme, les profils dont aura besoin J.Sampaoli pour la saison prochaine se dessinent petit à petit.
Tac’Tid
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