OM : Honte à vous !
- Le 16/01/2021 à 22:09
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On s’est fait croquer. Voilà. C’est tout. Le match vient tout juste de se terminer que j’écris ces premières lignes. J’écris à chaud pour tenter de ne pas perdre le moindre soupçon de rage, de colère que je peux avoir en moi. Pourquoi ? Pourquoi avons-nous perdu ? Pourquoi ces joueurs qui portent notre maillot ne sont pas fichus de battre une équipe nîmoise pourtant à leur portée ?
Comment pouvons-nous descendre plus bas que nous ne l’étions ces dernières semaines ? Allons-nous descendre encore ou trouverons-nous la force et l’esprit de remonter nos manches et de nous battre enfin ? Tant de questions…
Nous venons de perdre un match encore une fois très important pour le classement final. Un match qui, pour la moyenne anglaise si précieuse à bon nombre d’entre nous, va nous faire mal. La situation n’est pas encore incontrôlable mais elle devient de plus en plus difficile à gérer. Ce soir, nous ne pouvons pas parler de problème d’arbitrage, de problème de cartons jaunes distribués trop facielement. Non, il y avait simplement un onze majeur qui devait se tenir prêt pour ce match et faire en sorte de gommer la défaite au Trophée des Champions. Seulement, ce onze-là n’avait visiblement ni l’envie, ni l’adresse, ni la force d’esprit de gagner le match. Il faut une certaine force de caractère pour se relever d’une défaite, encore plus quand c’est en finale d’un trophée, et bien plus encore lorsque l’on a perdu contre notre rival de la capitale. Logiquement, après ce genre de défaite, on doit être remonté à 200% et l’équipe qui arrive ensuite, malheureusement pour elle, doit essuyer toute la frustration des joueurs vaincus.
Peut-être que Nïmes, lanterne rouge du notre championnat si particulier que bientôt aucun annonceur ne pourra/voudra diffuser les matchs, est arrivée dans les travées du Vélodrome en se disant qu’elle allait passer une sale soirée. Peut-être que ses joueurs, conscients de la rudesse de l’opposition, s’étaient préparés à en découdre, à se lâcher, à être sérieux dans leur placement et interventions. Peut-être que l’entraîneur avait préparé un discours motivant, de départ en guerre, de rassemblement qui allait, d’après lui, donner la force à ses joueurs d’aller plus loin que ce que pouvaient prédire n’importe quel bookmaker.
Peut-être…
De notre côté, le match contre Paris a probablement soulevé pas mal de frustration, d’incompréhension chez nos Olympiens. Ils ont probablement eu la rage de perdre de cette manière. Probablement que Villas Boas n’a pas eu à forcer ses mots dans le vestiaire avant le match pour donner l’envie à ses joueurs d’aller chercher les 3 points. Thauvin, nommé capitaine d’un soir, a probablement eu l’envie de montrer aux téléspectateurs qu’il méritait ce brassard, qu’importe quel maillot il pouvait échanger dans les couloirs…
Probablement…
Ou bien… Ou bien les joueurs de l’OM n’ont peut-être ce qui fait normalement l’essence même du joueur de Marseille. Je veux dire, que recherchons nous lorsqu’un joueur de football portant l’écusson “Droit au but” sur le cœur foule le terrain du Vel ou de n'importe quel autre stade ? Nous voulons qu’il se donne à 1000%, nous voulons qu’il représente chaque marseillaise, chaque marseillais, nous voulons que ceux qui regardent le match devant leur écran s'identifient en lui. Nous voulons que chaque foulée sur un terrain soit une foulée rageuse, soit une foulée conquérante. Ce soir, je n’ai vu aucune foulée réellement conquérante. J’ai vu de l’envie mais je n’ai pas vu cet esprit conquérant. Et quand je dis que j’ai vu cela, je ne l’ai vu qu’en première mi-temps. Et trop peu de fois.
Alors, parfois, si l’esprit conquérant n’est pas là, il peut y avoir le talent qui permet de combler les choses. Mais encore une fois, le talent ne fait pas tout. Ce soir l’OM l’a démontré une fois de plus. On peut avoir un champion du monde dans ses rangs (peu importe le temps joué lors de cette compétition), on peut avoir un joyau qui renvoyait des paillettes par milliers quelques saisons auparavant, on peut avoir un attaquant qui faisait lever les foules à la Bombonera auparavant, aujourd'hui on se rend bien compte que cela ne prouve plus grand chose. Et si confier le brassard du capitanat à un joueur qui a échangé son maillot avec un parisien n’a pas d’importance aux yeux de l’entraîneur marseillais, ça en a pour le peuple olympien. AVB a perdu bien plus qu’une simple bataille mercredi dernier à Lens. Il a perdu en crédibilité et en crédit auprès de nombreux supporters.
AVB a sûrement ses raisons de nommer Thauvin capitaine mais il devrait aussi se concentrer sur les affects des personnes qui entourent le club de près ou de loin. Évidemment, il ne faut pas écouter tous les supporters un par un… Mais il est important de mesurer les faits et gestes de ses joueurs lorsqu’on est entraîneur de l’Olympique de Marseille : aussi bien de surveiller l’hygiène alimentaire d’un joueur de l’équipe que de devoir rappeler à cette équipe l’importance d’une attitude fidèle et “corporate” à l’esprit marseillais. Cet esprit qui, pouvait tant inspirer les plus grands auteurs naguère, faisait peur bien avant le début des rencontres, cet esprit n’est plus qu’un tas de poussières sur des livres et albums Panini des légendes phocéennes passées. Cet esprit n’est pas simple à avoir. Ce n’est pas en signant votre contrat que vous y accédez. Il faut se battre dès le réveil, dès l’entraînement, il faut faire des séances plus intenses, plus longues que les autres, il faut détester la défaite ou même les matchs nuls, il ne faut pas se contenter d’une victoire 1-0 quand on sait qu’on peut en mettre deux ou trois de plus, il faut enfin, comprendre, vivre et respecter les femmes et hommes qui accompagnent, souvent dans l’ombre chaque match, chaque victoire ou défaite, chaque moment ce club que l’on aime tant. Alors non Messieurs Villas Boas, Payet, Thauvin, ce n’est pas avec vos noms que nous vous respecterons, ce n’est pas avec ce que vous avez pu faire auparavant que vous inscrirez votre nom en lettres de Gloire dans nos cœurs.
J’ai honte. Honte d’avoir assisté à un tel match. Honte de devoir écrire encore une fois ma frustration et mon mécontentement alors que je rêve de vous écrire ma joie de voir nos troupes remporter de multiples batailles. Je ne veux pas faire chaque semaine un blabla de colère. Je ne sais pas si je suis destiné à faire ça encore tout le reste de la saison, je ne l’espère pas d’ailleurs. Je veux pouvoir parler à nouveau de système de jeu, de bons ou mauvais remplacements, de mercatos. J’aimerai que tous les joueurs de l’OM soient de la trempe d’Alvaro. Je ne dis pas qu’il fait tout de bon mais il a l’attitude que nous recherchons… J’espère alors que ce match marquera les esprits. Tant chez nous que chez eux. J’espère que nos joueurs sauront comprendre pourquoi, si cela continue, ils sont traités de chèvres.
Rédacteur : El Calon
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