Projet Gunnar : Faisons vivre la légende du club !
- Le 08/10/2020 à 09:11
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Le mercato est terminé et Marseille n’a pas su ou voulu trouver une doublure à Pipa Benedetto. A l’heure où la devise mythique de l’OM “Droit au But” ne resplendit plus vraiment, le journaliste Benjamin Potet, a entrepris de rendre hommage au meilleur buteur de l'histoire de l’OM, Gunnar Andersson qui a joué à l’OM durant la fin des années 50…
Ce film/documentaire n’est pas encore terminé et réclame si possible votre participation solidaire. Nous avons eu la possibilité de l’interviewé à ce sujet…
(lien du site pour la participation à la fin de l’article)
Pouvez vous vous présenter?
Bonjour, je m'appelle Benjamin Potet, 36 ans et après des études en sciences sociales et politiques, j'ai commencé à m'intéresser à l'image et au son. J'ai travaillé pour des agences de presse et de communication en réalisant des vidéos pendant 6 ans et depuis mon retour à Marseille, je suis aussi guide-conférencier... Bref, j'aime raconter des histoires.
D’où venez vous?
Je suis né à 80 km au nord de Paris, dans la Picardie des forêts et suis arrivé à Marseille à l'adolescence. Je suis reparti à la fin des études à Lille, Paris, Lisbonne puis plus longuement à Sao Paulo au Brésil. Je suis revenu à Marseille il y a un peu plus de 3 ans.
D’où vient ce projet d’un film sur Gunnar? Pourquoi lui et pas un autre comme Skoblar par exemple ou Mitroglou? Et depuis combien de temps avez vous ce projet en tête ?
En 2015, je tombe sur un article de SoFoot qui parle de la trajectoire de Gunnar Andersson et fais directement un parallèle entre son destin tragique et Marseille. Cette ville qui ouvre les bras aux autres, les met vite sur un pied d'estale mais peu aussi rejeter violemment ses enfants, qu'ils soient natifs ou adoptifs. De plus, je me suis aperçu que Gunnar Andersson nourrit pas mal de fantasmes, de légendes urbaines et qu'on le considère trop souvent comme un "Dieu" ou un "déchet humain"... On oublie tout simplement que c'était avant tout un homme. C'est moins évident pour Skoblar mais ça pourrait l'être pour Mitroglou... Eurêka ! J'ai mon prochain sujet de doc : comment Mitroglou a été moqué par tout Marseille !
Il vous manque environ 5000 euros pour terminer le film ? Pensez vous pouvoir les récolter? Rencontrez vous d'autres problèmes ?
Il manque exactement 4 884 euros à l'heure où j'écris ses lignes (dimanche soir) et 5 jours de campagne. J'y crois oui, sinon j'aurais déjà lâcher l'affaire mais il faut que la communauté olympienne se mobilise, même pour lâcher 5, 10 ou 20 euros sur le projet (d'ailleurs, il est défiscalisé à 66%). Il faut savoir que ce projet de film sur lui, ça a toujours été quelque chose de maudit : François Missen (co-auteur devant la caméra) avait commencé à tourner des choses au début des années 2000, tout ce qu'il avait mis en boîte n'a pas pu être réutilisé, les bandes étaient pourries... Beaucoup d'archives personnelles de la famille ont disparu lors d'inondations. Lorsqu'on explore les banques de données de l'INA, on arrive quand même à mettre la main sur des pépites qu'il faut pouvoir montrer (et c'est cher). Le principal soucis a donc été de mettre la main sur des archives et de démêler certains récits, certaines histoires qui ont plus de 50 ans.
Quel message voulez vous dégager grâce à ce documentaire ?
Au-delà de faire connaître Gunnar Andersson à toutes les générations d'olympiens, j'espère que ce projet permettra de mettre le doigt sur l'humanité de Gunnar. Entre la légende et le déchéance, il y a un homme qui a eu des moments difficiles dans sa vie. J'essaie donc de brosser le portrait d'un personnage complexe avec des qualités et des défauts profondément humains. C'est là que l'histoire devient plus universelle et permet un peu de réfléchir au regard que l'on peut porter sur des olympiens que l'on starifie ou maltraité au stade ou sur les réseaux sociaux, alors qu'il reste humain avant tout.
A votre connaissance, existe-t-il encore de la famille du suédois qui pourrait être intéressée par ce film ?
Bien sûr, nous avons rencontré Michèle et Patrick, deux de ses enfants. Leur donner la parole sur l'histoire de leur propre père c'est essentiel, ils ont vécu certains événements en étant dans la sphère privée. Ça permet de comprendre mieux qui est Gunnar. Il y a aussi ses petits enfants Nils, Alizée et Audrey que je ne connais pas personnellement mais qui ont participé au financement participatif. Ça fait chaud au coeur, c'est un signe qui montre qu'ils veulent en savoir plus sur l'histoire souvent contée seulement par des anecdotes ou des grandes lignes.
Diriez vous que Gunnar était le plus fort à son époque? Aurait il eu le même succès maintenant?
Ce n'est pas moi qui le dit, mais les chiffre. Dans un Om extrêmement moyen (pour peser mes mots), il finit 2 fois meilleur buteurs de première division. En 1951/52, l'OM joue même des barrages pour ne pas descendre alors qu'il avait marqué 31 buts dans la saison. C'est à partir de ce moment qu'on l'appelle Monsieur 50%. Le transposer maintenant, c'est compliqué car il n'était pas très athlétique, il a avait un profil de fainéant presque. Mais avec ce sens du but, il aurait rendu fou certains défenseur, c'est sûr.
Toute proportion gardée, A qui pourriez vous comparer Gunnar avec un Olympien encore présent ou qui y est passé ces 30 dernières années?
Très compliqué parce qu'il a un profil presque unique. Il pouvait mettre des buts à la Pipo Inzaghi et claquer des enchaînements vifs à la Drogba. S'il faut un choisir un, je trouve qu'il ressemble un peu à notre 9 actuel, Pipa Benedetto, mais avec un sens du but plus exacerbé.
A l’époque où la nostalgie et les hommages vont bon train, pensez vous qu’il serait judicieux et de bon sens qu’il y ait autour du Stade Vélodrome des statues de certains grands joueurs de l’OM? (comme il y en a autour de certains plus grands clubs européens) Si oui, qui verriez-vous d’autres aux côtés de Gunnar?
Transmettre l'histoire de notre club est quelque chose de fondamental. Chacun peut avoir sa propre approche du football (et/ou de son équipe) mais on est dans un pays qui ne connaissait rien au football avant 1998. Ici à Marseille, on a quand même eu 1993 mais l'histoire ne commence pas avec la tête de Boli. Un minot qui va au stade demain et verrait une statue de Gunnar serait forcément interloqué et ça permettrait d'ouvrir la discussion. Des grandes figures comme Scotti, Jean Robin, Mario Zatelli mais surtout le fondateur de l'OM, René Dufaure de Montmirail mériteraient d'être montré. Plus tard, Steve Mandanda, Basile Boli, JPP, Skoblar et Magnusson aussi pourrait être honorés même s'ils restent actuellement très présents dans la mémoire collective olympienne.
Dernière question, un peu plus fun, Pensez-vous que la légende des dix pastis avant un match (où il marquera un triplé en 13 min) est véridique?
Je n'ai pas cherché à vérifier ce type de légende urbaine même si c'est ce qui m'avait interpelé quand j'avais connu le destin tragique de Gunnar. Je dis donc "joker" même si je sais qu'il ne faisait pas vraiment de mises au verre et qu'on m'a confié que le passage au bar avant un match s'était déjà produit. Après 10 pastis... Moi si je les bois avant d'aller au stade, je ne me souviens pas du match. Peut-être que lui, ça le dopait peut-être un peu.
On va y arriver !
C’est un projet important, mêlé de nostalgie et d’anecdotes sur la vie de notre meilleur buteur, aidez Benjamin à terminer ce film, faisons honneur à nos couleurs ! Allez l’OM et Vive le grand GUNNAR !
site pour la participation : https://www.proarti.fr/collect/project/gunnar/0
Rédacteur : El Calon
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