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Retour sur Qarabag - OM : Merci M. Gurbanov !

  • Le 26/02/2022 à 11:06
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Au-delà d’une domination du jeu difficile face à une équipe pleine d’envie, l’OM s’est tout de même qualifié, de manière chirurgicale en validant ses rares occasions en but. Mais si la victoire et la qualification de l‘OM restent très importantes, le geste de l’entraîneur Azéri et de son joueur sénégalais est, de mon point de vue, un exemple de fair play à diffuser dans toutes les écoles de formation sportive, pas qu' en foot. En ces temps de guerre, il est bon de voir de la bienveillance un peu partout autour de nous.

3 buts à zéro pour l'OM. Sur l'ensemble des deux matchs, l'OM l'a emporté 6-1. En regardant factuellement le score, on se dit que les Olympiens ont maîtrisé leur adversaire des 16e de A à Z, sans la moindre contestation. C'est évidemment un trompe l'œil. Si l'OM est qualifié, l'OM a souffert. Les Azéris sont hargneux, plein d'envie et de courage. Ils n'avaient peut-être pas le talent en termes de finition mais ils ont proposé une belle résistance face à notre équipe. Une résistance qui aurait pu payer à l'aller comme au retour. Mais si nous n'avons pas été flamboyants, nous avons été solidaires. Les joueurs ont montré une force de caractère et une capacité à convertir le peu d'occasions en but. Chose qui pêche encore un peu en championnat.

Les Olympiens ont résisté et ont vaincu. Ils s'en sont remis aussi au talent de leur gardien, Steve Mandanda. Peu utilisé cette saison, lui qui pourrait être lassé de cette situation, ne laisse rien transparaître lorsqu'il est aligné et répond très professionnellement. Il est certain que ce rôle, de remplaçant, ne lui convient pas. Il est ultra compétiteur. Mais il donne tout à 1000% et c'est une chance pour nous de l'avoir dans notre effectif. Ça ne remet pas en cause, pour moi, le talent de Pau Lopez, qui, il faut l'avouer, est un peu moins bien ces temps-ci. Mais il faut savoir féliciter les grands champions quand ils le méritent.

Enfin, s'il faut souligner une chose, une seule de cette rencontre, c'est le fait de jeu qui est intervenu à la demi-heure de jeu. Qarabag avait encaissé un but tôt dans le match par l’intermédiaire de Gueye et se rebellait à coups d’offensives de plus en plus proches des buts de Steve. Et sur un énième débordement sur l’aile gauche, un ballon centré allait trouvé Wadji qui marquait en s’imposant devant le gardien olympien. Le ballon dans les filets, Qarabag revient au score… Oui mais.

Mais ce but fut marqué de la main. Pas juste un ricochet, non. Une main vraie de vraie, une main assumée, une main tel un volleyeur essayant de devancer les contres de l’équipe adverse ! Il ne fallut même pas une seconde pour que Mandanda, accompagné de toute la défense, vienne réclamer l’annulation du but auprès de l’arbitre. La VAR ne fonctionnant pas dans cette compétition (il faudra quand même m’expliquer pourquoi…à part pour des raisons économiques, je vois pas…), la libération arriva du banc Azéri où Wadji, après une discussion avec son capitaine et son entraîneur, avoua à l’arbitre, qu’effectivement, il avait marqué de la main. Sampaoli dira, en conférence de presse à la fin du match, qu’il saluait cette décision et eut l’honnêteté de dire qu’il ne l’aurait probablement pas prise. A la place de l’entraîneur de Qarabag, il n’aurait pas dit à son joueur d’aller se dénoncer. Il a reconnu que c’était une belle leçon d’humilité et de classe qu’il avait reçue. Et je pense pouvoir dire que ce n’est pas le seul.

On a tous approuvé et salué le geste de l’entraîneur Azéri. Il est tellement rare qu'on a pas l’habitude de vivre ce genre de situation. Il y a quelques années, je pense que le monde du football aurait salué Thierry Henry s’il était allé dire à l’arbitre qu’il avait marqué de la main en éliminatoire de la Coupe du Monde contre l’Irlande. Les enjeux ne sont pas les mêmes, j’en conviens. Il n’empêche que ce geste est aussi beau qu’une roulette de Zizou ou qu’une lucarne de Trezeguet. Il est beau aussi parce qu’il était en faveur de notre club. Mais je l’aurai aussi souligné dans le sens inverse ou sur une rencontre n’ayant aucun rapport avec l’OM. Depuis hier, je repense à ce geste et je me dis qu’il existe encore des techniciens qui favorisent le beau geste, le bel esprit plutôt que la roublardise (expression d’antan, je sais !) et la tricherie. Et rien que cela, il fallait le souligner.

Le prochain adversaire est le FC Bâle. Ce ne sera pas aussi simple qu’on veut bien le croire. Il faudra être aussi chirurgical que sur la rencontre d’hier. Ne fêtons rien avant que les confettis volent dans le ciel. Restons humbles, travailleurs et concentrés sur l’objectif d’aller le plus loin et pourquoi pas, de remporter la compétition. Prenons en exemple l’esprit d’un homme qui, au lieu de trahir ses valeurs pour le bien de son club, a tenu à donner une leçon de vie à tout le peuple du foot, pour le bien du foot.

Et, il a réussi.

Rédacteur : El Calon

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